Bric à brac

IL Y A

Il y a ceux qui font quelque chose.
Ceux qui
ardemment ou patiemment,
sporadiquement ou inlassablement,
habilement ou maladroitement,
font quelque chose pour les autres.

Et puis, il y a ceux qui disent
ce qu’il faut faire,
ce qu’il faudrait faire,
ce qu’il aurait fallu faire,
et leur cohorte est nombreuse.

Il y a ceux qui disent comment il faudrait faire

Il y a ceux qui n’en profitent pas,
parce qu’ils n’osent pas,
parce qu’ils ne veulent pas,
parce qu’ils n’y pensent pas,
parce qu’ils ne peuvent pas.

SALUT A TOUS

Et merci à ceux qui
patiemment ou ardemment,
inlassablement ou sporadiquement,
maladroitement ou habilement,
font,
pour les autres,
quelque chose.


G. Fasso


Une histoire

Ceci est l’histoire de quatre individus nommés: « Tout le Monde » , « Quelqu’un » , « N’importe Qui » , et « Personne » .

Un important travail devait être accompli et Tout le Monde était certain que Quelqu’un le ferait.

N’importe Qui aurait pu le faire, mais Personne ne l’a fait.

Quelqu’un s’est fâché parce que c’était le travail de Tout le Monde.

Tout le Monde pensait que N’importe Qui pouvait le faire, mais Personne ne s’est rendu compte que Tout le Monde ne le ferait pas.

A la fin Tout le Monde accusa Quelqu’un, alors que Personne n’avait fait ce que N’importe Qui aurait pu faire.


Jeûne genevois - jour férié à Genève - le jeudi qui suit le 1er dimanche de septembre

La Réforme était un mouvement religieux qui, au 16e siècle, a soustrait à l’obédience du pape (catholique) une partie de l’Europe et donné naissance aux Églises protestantes (de « protester »). Elle eut pour cause principale la conviction que le christianisme devait être ramené à sa pureté primitive en supprimant les indulgences (le pardon des fautes et des péchés) et en soumettant les décisions et les traditions ecclésiastiques au contrôle de l’Écriture sainte. L’instigateur de la Réforme en Allemagne fut Martin Luther (1483-1546) aidé par Philipp Melanchton (1497-1560). Luther crut d’abord pouvoir opérer sans schisme. Excommunié en 1520, il refusa de se soumettre. En Suisse la Réforme fut propagée par Uldrych Zwingli (1484-1531) et Pierre Viret (1511-1571). En France, par Jean Calvin (1509-1564, expulsé vers la Suisse vers 1536, décédé à Genève en 1564) et Guillaume Farel (1489-1565). En Écosse par John Knox (1505?-1572). Le calvinisme triompha dans les cantons protestants de la Suisse, en Écosse, en Flandre, dans les Pays-Bas et en Angleterre. Le massacre de Wassy, en France, en 1562, ordonné par le duc de Guise (assassiné 26 ans plus tard, en 1588), déchaîna les guerres de Religion qui ont duré 36 ans. Le carnage des protestants de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, 10 ans après le massacre de Wassy, a fait 3000 victimes. Les principaux chefs protestants furent égorgés. La tuerie dur 3 jours dans Paris rempli de huguenots (les réformés français) venus célébrer les noces du roi de Navarre, futur Henri 4, avec la soeur du roi de France, Charles 9. Trente ans plus tard, en 1598, ce même Henri 4 mit fin aux guerres de Religion et proclama l’Edit de Nantes en faveur des protestants. Cet édit a été révoqué 87 ans après, en 1685, par Louis 14, provoquant une émigration massive des protestants (250 000 personnes) de la France vers l’Allemagne, la Hollande et la Suisse. Le premier jeûne a été décrété à Genève en octobre 1567, 5 ans après le massacre de Wassy, à l’annonce de la répression exercée contre les protestants français à Lyon. Dès lors et jusqu’en 1640, le Magistrat de Genève fit publier des jeûnes, en moyenne un jeûne tous les 3 ans, suite à des calamités comme une peste, un incendie, un tremblement de terre, une disette, une guerre, une persécution de coreligionnaires, etc... pour supplier Dieu de « cesser son ire » et réclamer sa clémence. A l’époque, l’usage voulait qu’à chaque événement grave corresponde un jour de pénitence, sans que celui-ci soit inscrit au calendrier, c.-à-d. des jeûnes extraordinaires. Dès 1640 et jusqu’en 1793, le jeûne est devenu annuel mais sans dates fixes (vers la fin de cette période, le mois de septembre était la règle). Pendant l’occupation française (1798-1813) les jeûnes annuels symbolisaient la résistance (protestante) à l’envahisseur (catholique). Plus tard, la réunion des communes sardes à l’ancien territoire genevois et l’immigration ayant provoqué un afflux des catholiques vers Genève, les jeûnes sont devenus un symbole de résistance aux étrangers. En 1844, le jeûne genevois a été proclamé par la loi jour férié à Genève. Le jeûne se laïcisa de plus en plus et devint l’occasion pour beaucoup de gens de passer du bon temps plutôt que d’aller prier. Philippe Monnier disait du jeûne genevois « c’est un jour où l’on paie une bonne tampougne au Salève ». Vingt-cinq ans plus tard, en 1869, la loi proclamant le jeûne genevois « jour férié » est abolie. Près de 100 ans plus tard, en 1966, le jeûne genevois est proclamé de nouveau jour férié (il a gagné au parlement contre le premier mai que la droite contrait). Aujourd’hui, le jeûne genevois symbolise un retour aux sources spirituelles du protestantisme.

Source: Le jeûne genevois, Olivier Fatio, Genève 1971, 50 pages (BPU - BTM 6852).
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